mardi 8 avril 2008

> Ceci n'est pas la "réforme", c'est une guerre

Aujourd’hui, ils veulent que les salariés cotisent 41 ans pour avoir une retraite à taux plein en 2012.

Que voudront- ils demain, tandis qu’ils continueront à se goinfrer de marges en augmentation constante sans convenir que les salariés de France y sont pour quelque chose? 
Le dernier des imbéciles, mon frère, me répondra qu’ils voudront toujours plus, et que la machine, sur ses rails est devenue folle.
 « Ils » sont les tenants du gouvernement. Mais les parlementaires, eux ?

D’abord, un peu de cohérence.

Après qu’ils aient, - paix à toi, gentil Xavier Bertrand, tu n’y es pour rien ! - par une mystification incroyable (l’histoire nous dira que les syndicats ont abdiqué en rase campagne, en rang serré derrière une CGT mutique, alors que les salariés étaient prêts à une bagarre
sociale sans précédent) broyé une partie des régimes spéciaux qui ne coûtaient rien à la collectivité, le gouvernement des riches devrait s’attaquer - en toute cohérence, en toute justice citoyenne devant la loi - au régime spécial de retraite des parlementaires pour ne plus faire tache sur ce qu’ils votent en catimini contre les autres régimes de retraites de leurs contemporains.

…car nos parlementaires sont un peu honteux


Ils ont honte, nos parlementaires, du
principe des 37,5 années de cotisations au lieu de 40, bientôt 41 ( ?) pour les simples manants ! Honte de la double cotisation qu’ils s’appliquent, faisant d’eux des retraités à taux plein au bout de 22,5 années de cotisations.

Mais rien n’avance pour cette libération organique. Pourtant, il se parlent les parlementaires UMP et PS. ! En effet, vous verrez que bientôt ils nous annonceront avoir trouvé un « consensus » sur les institutions, et voteront en Congrès comme un seul homme, la modification de la Constitution.

 
Il
s seront tombés d’accord sur des points de fonctionnement ? Bien vu . C’est ce que je voulais vous faire dire : tout ce qui conforte la préservation de leur pouvoir dual les trouve cimentés. Comme la défense de leur retraite particulière.

J’entends un grand silence du côté de la Grande Muette sur l’âge de départ à la retraite des militaires. Un lourd silence chez les agriculteurs à l’heure de l’angélus et des O.G.M. Silence feutré dans le jardin de Monsieur le curé, extasié devant une Pierre de Ronsard.

Ils prient pour qu’on ne les embête pas. L’alternance appliquée aux ragondins !

Pour le reste, ils se laissent tranquillement jouer le jeu du « tu as gagné je te laisse faire ce que tu veux ».
Ainsi, quand l’UMP fait passer une loi consistant à racheter les jours de RTT, François Hollande déclare que le PS n’entend pas pour autant faire de l’obstruction : "Je ne voudrais pas que l’on puisse dire que ce plan ne donne pas de résultats à cause de l’opposition", précisera t’il dans « le Monde » ! On sait aujourd’hui la claque cuisante qu’a reçu le dispositif !

Le même réflexe présidera au vote socialiste sur la Loi portant modernisation du contrat de travail : l’abstention, sur ce qui deviendra au fil des jours, en application pleine, un scandale social.

Arrivé à ce point du billet, il faut le relire. Ce que je vois ? Que je ne dois plus croire à grand-chose. Qu’au pire, le moral n’y est pas.

Au pire ? Le pire est à venir. Parce que SARKOZY, porte manteau du grand capitalisme bourgeois s’attaque, ne nous le cachons pas, aux aménagements sociaux d’après guerre qui firent le ciment d'un nouveau départ. Rien de moins. C'est ce qu'il veut casser, dans une logique de théorie des dominos.

La bête, un moment anaérobie, se développe au grand jour, gueule grande ouverte, tirant au canon pour foudroyer les retraites, casser l’hôpital public, la sécurité sociale, briser le contrat de travail, les règles syndicales pour tout individualiser, inscrire dans le marbre le sauve-qui-peut comme mode de gestion du monde et des hommes.

Ce n’est pas à une réforme que nous avons à faire. Les mots ont un sens qu’on ne peut toujours pervertir. Nous avons en face de nous des hommes qui ont décidé - par la forme de leurs mouvements incessants, du choix des sujets et de tactiques précises - de se lancer dans ce qui s’apparente à une offensive destructrice.

Si cela porte un nom ?
« …Mais la guerre, Monsieur ! » dirait Kouchner…

De notre côté, vous l'avez compris, il n'y aura que nous.



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